La grotte de Montrou

Située dans le domaine de la réserve naturelle Sébastopol, la grotte de Montrou (Bouffioulx) n'est pas accessible au grand public. Nichée au creux d’un rocher dominant la rive droite du ruisseau d’Hanzinne, cette grotte et ses vestiges archéologiques intrigue… Quelques pierres au sommet du rocher, seuls vestiges d’un ancien château (très probablement une tour de chevalier datant du Moyen-âge) alimentent contes et légendes. Une ancienne chanson populaire et un médaillon en grès de Bouffioulx du 16ème siècle évoquent ainsi le curieux et légendaire Gaspard, Seigneur de Matra et gouverneur de Montichivia.

 

Au-delà de la légende, une réalité historique et géomorphologique explique plus prosaïquement l’origine de la grotte de Montrou.

 

Le ruisseau d’Hanzinne, affluent de la Sambre qui longe l’ancienne ligne de chemin de fer 138 (Châtelet-Florennes), maintenant aménagée en RAVeL, est souvent (improprement) appelé ruisseau d’Acoz, ou Biesme. Il traverse, sur une distance d’environ 1 km, au sud de Bouffioulx, un massif calcaire imposant datant de la période du Carbonifère et présentant une grande densité de phénomènes karstiques.

 

Du sud vers le nord, le versant oriental présente un plan rocheux au sein duquel on peut observer la Grotte de Montrou, les « tartines » de Bouffioulx, diverses petites ouvertures (Trou du Rhinolophe, Trou du Château…) ainsi que le grand « Trou Quinet ». Un important réseau de galeries et de salles part de ces orifices. L'argile grésante à forte teneur en silice, intercalée avec du sable, est présente dans les dépressions karstiques.

 

Des traces remontant à 8 000 ans ont notamment été retrouvées dans la grotte de Montrou. Celle-ci, située à mi-pente du versant calcaire, est constituée par un abri sous-roche prolongé par des conduits parallèles à l’ouverture vers l’intérieur du massif. Cette cavité pourrait avoir joué un rôle de résurgence autrefois, c’est-à-dire d’une sortie des eaux infiltrées dans le haut du massif de Saint Blaise, à l’époque où le ruisseau d’Hanzinne coulait à l’altitude de cette ouverture.

 

Au-delà des grandes carrières, le versant, pourtant encore bien marqué, disparaît presque totalement sous la végétation abondante et les constructions humaines… La vallée, autrefois très encaissée, a en effet été considérablement modifiée par l’homme depuis de nombreux siècles, notamment par l’exploitation de plusieurs carrières. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, un groupe mégalithique composé d'un dolmen et de plusieurs menhirs, maintenant disparus, surplombait la vallée de la Hanzinne sur le plateau rocailleux de Saint-Blaise.

 

Au sommet du plan rocheux, un très beau point de vue permet d'admirer la vallée du ruisseau d'Hanzinne.

 

Pour plus d’informations sur le plan rocheux et la grotte de Montrou, consulter le livre de R.O. Fourneau : « Géomorphologie de la région de Charleroi, 1976, Ed. Institut J. Destrée).